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Mise à jour le : 22/10/2024
La troisième édition des Rencontres des transitions, jeudi 17 octobre à Cap Sciences, a démontré la capacité de cet événement à générer et pérenniser des partenariats fructueux entre l’université de Bordeaux, des établissements et collectivités publics, des associations et des entreprises privées autour des enjeux de transitions environnementales et sociétales. Les ateliers ont dessiné de nouveaux projets de collaboration sur des questions de mobilisation écocitoyenne, de réduction de l’empreinte carbone des organisations et de préservation de l’eau.
Organisées par l’Institut des transitions de l’université de Bordeaux depuis 2022, les Rencontres des transitions évoluent chaque année vers davantage de partenariats solides et de débouchés concrets issus des ateliers de réflexion collective qui rythment son déroulement. En témoignait la semaine dernière le lancement d’un Living Lab alimentation profondément nourri par les réflexions des participants aux Rencontres des transitions 2023. Ce projet, coordonné par l’université en partenariat avec le CROUS, permettra à des chercheurs et chercheuses de mener des expérimentations dans certains restaurants universitaires pour augmenter le taux de prise par les usagers des repas végétariens. Un autre Living Lab s’apprête également à éclore le mois prochain sur les questions de climat et de biodiversité, lui aussi largement « fertilisé » par les Rencontres de l’an dernier.
Cette nouvelle édition, pour la première fois organisée conjointement par l’université de Bordeaux et Bordeaux Métropole, a de nouveau rassemblé des profils variés et complémentaires : enseignants-chercheurs et personnels administratifs de l’université, étudiants, doctorants, chargés de projets ou de recherches au sein d’agences publiques (Ademe, a’urba, Régie de l’Eau) et de collectivités (Bordeaux Métropole, Mairie de Bordeaux), acteurs associatifs, salariés d’entreprises intéressées par la démarche – comme par exemple le groupe Orange, porteur de l’un des trois ateliers de ces Rencontres via sa direction de l’Environnement Grand Sud-Ouest.
Introduite par Philippe Moretto, vice-président de l’université en charge des transitions et du dialogue sciences-société, et Claudine Bichet, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge du climat, de la transition énergétique et de la santé, la journée a d’abord débuté par des éléments de compréhension générale des enjeux préparés par des étudiants en Master de sociologie et des éléments de contexte résumés par des chercheurs et les porteurs de chaque atelier, avant que chaque groupe ne se lance dans un brainstorming fécond.
Un premier groupe de travail s’est ainsi emparé de la question de la ressource en eau sur les campus universitaires, avec l’ambition d’en limiter la pollution. « On est parti des usages, explique Mélanie Bayens de l’Institut des transitions, pour identifier là où l’eau potable s’avère absolument nécessaire - pour la consommation humaine ou les expériences dans les labos – et là où on peut faire autrement – les sanitaires ou l’arrosage en extérieur. On a notamment rassemblé des « techniciens » qui ont l’habitude d’accompagner les entreprises dans la mise en place de solutions, et des scientifiques qui nous aident à aller encore plus loin, au-delà de la réglementation actuelle, pour expérimenter, innover. L’idée n’étant pas seulement de trouver des solutions techniques à nos problèmes actuels, mais aussi d’ausculter nos comportements pour les faire évoluer. »
Un deuxième atelier avait pour thématique la mobilisation écocitoyenne, plus précisément « comment mieux déclencher, accompagner et évaluer les changements de comportements des citoyennes et citoyens ? ». En introduction, le doctorant en sociologie Maxence Mautray a mis en lumière des enseignements tirés de sa discipline et de sa thèse en cours sur l’adhésion au zéro déchet et sa mise en pratique, évoquant notamment le « green gap » entre un discours déterminé par la position sociale, le capital culturel et le statut familial (en particulier le nombre d’enfants), et des pratiques déterminées, quant à elles, par le capital économique, le cadre de vie et, là encore, le statut familial, mais cette fois-ci lié à la taille du foyer et au statut marital). « Mieux connaître la population permet de partir des pratiques déjà adoptées, ce qui renvoie à un message positif et non moralisateur permettant d’améliorer la communication et les relations entre collectivité et habitants. »
Le troisième atelier était dédié à la neutralité carbone des organisations de travail, avec des focus sur la réduction de l’autosolisme dans les déplacements domicile-travail et une meilleure gestion de l’occupation des bureaux pour réduire la consommation d’énergie des entreprises. Comme dans chaque groupe de travail, la réflexion était d’abord lancée sur un « futur idéal », dans 10 ou 30 ans, permettant de libérer l’imagination des participants, avant de se resserrer sur des projets concrets et des solutions pragmatiques aux enjeux étudiés.
En fin de journée, plus d’une demi-douzaine de projets avaient émergé, répondant aux critères de ces Rencontres des transitions - pluridisciplinaires, partenariaux et susceptibles d’être lancés dans les 12 prochains mois. Ismahel Gilet, récemment recruté par l’université comme référent technique sur le campus Carreire, participait à l’événement pour la première fois : « on a parlé de la collecte, de l’utilisation, du rejet et de l’assainissement de l’eau, c’était très intéressant d’entendre les informations et les idées de chacun. Cela me motive dans mon nouveau poste à participer aux expérimentations et à trouver des leviers d’action. »
Trois projets sont ressortis de notre atelier, avec des ambitions différentes, sur la meilleure façon de faire participer les administrés aux décisions de l’administration. C’est intéressant de s’interroger sur les postures de chacun, sur les moyens d’améliorer cette participation citoyenne qui implique de faire évoluer nos modes de concertation et de gouvernance.
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