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Mise à jour le : 25/11/2024
Les personnels comme les étudiants de l’université de Bordeaux bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour ne pas subir d’entraves liées à une situation de handicap. Reportage au sein des services qui gèrent cette responsabilité au quotidien.
« Le handicap est un sujet qui m’a toujours touchée », raconte Virginie Borg, chargée d’exploitation des données sociales et d’aide au pilotage RH, et ambassadrice handicap depuis la création du réseau à l’université de Bordeaux en 2022. « D’abord, car je suis moi-même en situation de handicap, mais aussi parce que je trouve que ce rôle d’ambassadrice répond bien aux valeurs du service public qui impliquent de conseiller, accompagner celles et ceux qui en ont besoin. » Virginie dispose à ce titre d’une lettre de mission qui l’autorise à y consacrer jusqu’à 10% de son temps de travail.
Aujourd’hui, ce réseau compte 33 ambassadeurs et ambassadrices répartis de façon aussi homogène que possible sur l’ensemble des sites de l’université, malgré son éclatement géographique. « Le but est d’être au plus près des agents pour répondre à leurs questions, simplement et sans formalité, parfois même entre deux portes : « est-ce compliqué de déclarer son handicap ? », « qu’est-ce que cette déclaration peut m’apporter ? »… L’autre volet de la mission s’effectue en groupe, à l’occasion de différents rendez-vous ou événements de l’université, comme les sessions d’accueil des nouveaux arrivants ou la fête des personnels en juillet : là, on sensibilise des personnes qui ne sont pas directement concernées, pour faire évoluer le regard sur le handicap. »
Cette question du regard, souvent trop pesant et insistant, des valides sur les personnes en situation de handicap pourrait paraître anodine à côté d’enjeux plus tangibles d’accessibilité des bâtiments ou d’adaptation des postes de travail, pourtant elle est bien à la racine de la problématique d’inclusion. Le handicap moteur de Virginie est invisible au premier abord. Quand elle se gare sur une place réservée, elle sent fréquemment des regards acérés se poser sur elle, comme pour évaluer la légitimité de ce stationnement « privilégié ». « Les gens qui me voient sortir en marchant ne comprennent pas, il est même arrivé qu’on m’interpelle directement, malgré le macaron placé sur mon véhicule. Je reste calme, la confrontation ne sert à rien, de toute façon. »
Quand on apprend que plus de 80% des handicaps sont invisibles, on conçoit mieux l’importance de la sensibilisation. Problèmes d’audition, maladies invalidantes, troubles psychologiques… on est loin du stéréotype de la personne en fauteuil roulant. Nathalie Constant, correspondante handicap de l’université depuis 2018, œuvre chaque jour en faveur d’une meilleure connaissance et perception de tous les troubles inclus dans son périmètre d’action. « Non seulement les personnels de l’université ont besoin d’être informés sur le handicap pour mieux collaborer avec leurs collègues qui se trouvent dans cette situation, mais on sait aussi désormais qu’un agent sur deux sera lui-même concerné durant sa carrière. » Concerné de façon durable ou seulement ponctuelle, insiste-t-elle : « tout agent peut, au cours de sa carrière professionnelle, avoir à faire face à un problème de santé et se retrouver en situation de handicap. Cela ne définit pas la personne mais signale juste qu’elle a besoin, à un moment précis, d’un accompagnement particulier et, possiblement, d’aménagements spécifiques. » Autour de Nathalie Constant, c'est tout le pôle Administration générale et ressources humaines de l'université qui s'investit dans cette mission, en particulier le service de santé au travail.
À l'occasion de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées, le chargé de mission handicap de l'université de Bordeaux, Éric Dugas, professeur en sciences de l'éducation, a publié un article dans The Conversation où il analyse le succès et les limites du dispositif national DuoDay.
Lire l'article
Actuellement, l’université de Bordeaux compte parmi ses effectifs 5,8% de personnels en situation de handicap, atteignant presque le seuil de 6% requis par la loi. L’immense majorité fait partie des agents administratifs (personnels BIATSS), les enseignants-chercheurs étant moins enclins à se déclarer, « peut-être parce qu’ils sont davantage maîtres de l’organisation de leur travail et parviennent plus facilement à composer avec leur handicap », suggère Nathalie. Une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) délivrée par la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) est requise pour bénéficier d’un accompagnement par le service handicap de l’université. Un accompagnement sur mesure, allant de l’installation d’équipements ergonomiques au remboursement du reste-à-charge de prothèses auditives, en passant par l’aménagement du temps de travail ou la mise à disposition d’un tuteur (interne) ou d’un job coach (externe) pour aider l’agent dans sa mission, sans oublier l’action primordiale des assistantes sociales de l’université.
Les managers sont particulièrement sensibilisés, « mais il reste un peu de travail », sourit Virginie Borg, qui se remémore la fois où un chef d’équipe lui a demandé s’il existait un « kit d’accueil » particulier. « Cela partait d’une bonne intention, mais ce n’est pas au manager de prévoir seul, en amont, un aménagement particulier, c’est la personne en situation de handicap qui sait ce dont elle a besoin pour travailler dans les meilleures conditions possibles. » Elle qui travaille depuis 13 ans à l’université de Bordeaux a constaté une évolution notable, dans toutes les strates de l’établissement. « Je trouve que l’université est très facilitante ; elle met à disposition énormément d’aides et de compensations pour se sentir au mieux sur son poste de travail. »
Du côté des étudiants, c’est Karine Verdeau qui, à la tête du service PHASE, organise l’action des chargés d’accompagnement de l’université. « Ce sont les créateurs du service, en 1992, qui ont choisi ce nom pour souligner que les études sont une phase importante et particulière de la vie ; en clin d’œil, aussi, à l’expression « être en phase » - avec soi-même, avec les autres », explique Karine, qui souligne comme cela peut être stigmatisant d’être adressé à un « bureau du handicap » quand on est étudiant. « Le service PHASE n’a donc pas ce mot dans son intitulé, ce qui lui permet d’accueillir des étudiants qui seraient concernés sans se sentir eux-mêmes en situation de handicap. Mais surtout parce que nous avons fait le choix, à l’université de Bordeaux, d’avoir un service unique pour tous les étudiants à besoins spécifiques, qu’ils soient artistes ou sportifs de haut niveau, salariés ou chargés de famille… C’est un modèle plutôt original, dont je suis convaincue de la pertinence. »
Karine a été recrutée en 2006, « juste après la loi de 2005 qui a rendu les établissements d’enseignement supérieur directement responsables de la mise en place d’aménagements pour les étudiants en situation de handicap ». Les dix chargés d’accompagnement, répartis sur les différents sites de l’université, suivent cette année plus de 2200 étudiants, dont 1500 en situation de handicap. « Ils reçoivent quotidiennement des personnes en difficulté, entendent leur projet d’étude et leurs besoins, cherchent des solutions d’aménagement, priorisent, organisent… C’est un travail qui demande des compétences très variées, beaucoup d’humanité, un grand sens des responsabilités. »
Le service PHASE est doté d’un budget fourni par le Ministère de l’enseignement supérieur, complété par des fonds propres de l’université (« ce qui n’est pas le cas partout », précise Karine) et d’autres ressources glanées auprès de la Région, de la CVEC (Contribution à la vie étudiante et de campus) ou dans le cadre de conventions. Les chargés d’accompagnement travaillent avec une multitude de partenaires extérieurs dans le cadre de marchés publics, comme des interprètes en langue des signes ou des spécialistes de la déficience visuelle. Le service recrute également des centaines d’étudiants chaque année auxquels sont confiées des missions plus ou moins ponctuelles de prise de note, secrétariat d’examen, tutorat…
L’accompagnement consiste aussi en la fourniture de matériel adapté : fauteuils ergonomiques et casques anti-bruit pour les examens, ordinateurs dotés de logiciels particuliers. « Ce budget n’est pas extensible et les effectifs grossissent chaque année, mais on s’en sort en l’administrant au plus près, en mutualisant du matériel ou des prestations. » Et à ceux qui trouveraient cette mission trop coûteuse, elle rappelle qu’à une époque des rampes ont été installées pour de très rares personnes en fauteuil, « et maintenant, elles sont utiles à tout le monde, les parents avec une poussette, les personnes fatiguées… C’est cette logique-là qu’il faut entendre. »
Certains accompagnements peuvent durer jusqu’à 8 ans, de la licence au doctorat. Karine mentionne la campagne doctorale organisée chaque année par le Ministère pour financer la thèse d’étudiants en situation de handicap – une voie complémentaire à la voie normale. L’université de Bordeaux y présente chaque année entre 5 et 10 candidats, et s’engage à soutenir en complément 2 candidats supplémentaires sur ses fonds propres. Autre motif de fierté pour le service PHASE : aider les étudiants à accéder à tout type de formation. « L’époque est révolue des aveugles qui font forcément kiné et des personnes en fauteuil qui font de l’informatique ; aujourd’hui, nos étudiants vont en médecine, en droit, en Staps. Mais la réussite pour nous, au-delà des études, c’est aussi d’accompagner ces jeunes adultes dans leur autonomisation. En quittant le lycée où ils avaient une aide humaine à côté d’eux en permanence, ils découvrent à l’université la vie loin des parents, avec une multitude d’interlocuteurs, de nouvelles tâches à gérer. Cela fait partie de notre rôle de les soutenir et de les guider. Et c’est la grande force de l’université, d’aider absolument tous ceux qui en ont besoin. »
Correspondante handicap
nathalie.constant%40u-bordeaux.fr
Chargé(e)s d'accompagnement
phase%40u-bordeaux.fr